> Les éco-matériaux jouent la carte de la complémentarité
Il y a peu, le GIEC réitérait son injonction à mesurer l’impact des émissions de carbone, à l’égard desquelles le secteur de la construction n’est pas en reste. Parallèlement, depuis quelques années, les cultures constructives locales connaissent un regain d’attention de la part des architectes. Il semblerait que la conjugaison de ces deux facteurs soit actuellement favorable à la redécouverte des éco-matériaux, qu’ils soient géosourcés (terre, pierre) ou biosourcés (bois, paille, chanvre et autres fibres). Choisis pour leurs qualités haptiques, écologiques ou culturelles, ils participent à renouveler la production architecturale contemporaine. En effet, ils occasionnent la relance de circuits courts de fabrication, réactivent certaines cultures techniques et esthétiques locales, ainsi qu’un goût pour la sensorialité de la matière. Marginalement utilisés dans l’habitat individuel depuis quelques décennies, ces matériaux commencent à être mis en oeuvre dans la commande publique et les édifices à usage collectif, comme en témoignent les réalisations présentées dans ce numéro. Celles-ci illustrent aussi leur éventuelle complémentarité, où le bois a souvent la part belle par nécessité structurelle ou esthétique tectonique de la trame. D’usages variés, ils sont particulièrement reconnus pour leurs qualités isolantes et de remplissage, présentées dans la rubrique Guide. Leurs autres fonctions potentielles, encore contraintes par des barrières de papier, devraient pouvoir être peu à peu redécouvertes, par le biais des ATEx et d’éventuelles évolutions législatives, que les maîtres d’oeuvre et chercheurs sont nombreux à suggérer.
Sarah Ador