Long parallélépipède de bois sous lequel s'incurve un socle de béton et de verre, l’édifice fait face au Sud-Est et à la campagne verdoyante. Digne de l’Ecole du Voralberg, le bâtiment arbore une façade rigoureusement tramée sur ses 120 mètres de longueur, succession de poteaux et de traverses massifs, en saillie vis-à-vis des fenêtres. Le rez-de-chaussée minéral, quelque peu encaissé dans la pente du terrain côté nord, où il concentre les ateliers de travail manuel et les locaux administratifs, est vitré de tout son long de l’autre côté, baignant le hall de lumière naturelle. La configuration permet d’optimiser les apports solaires du bâtiment, ainsi particulièrement économe en consommations de chauffage et d’éclairage, mais aussi de protéger la cour des bruits de la rocade toute proche. Épousant la topographie et embrassant la cour, la façade-rideau du rez-de-chaussée prend la forme d’une courbe concave, apportant une touche de souplesse à l’orthogonalité quelque peu rigide de l’ensemble. Si les deux niveaux supérieurs sont presque entièrement constitués de bois, le noyau de circulation, le plancher surplombant le hall ainsi que les murs du rez-de-chaussée sont construits en béton, permettant d’apporter une certaine inertie et une résistance aux éventuels mouvements sismiques.
À l’étage, le bâtiment est organisé autour d’une rue intérieure, largement éclairée par une verrière zénithale courant telle une colonne vertébrale sur toute la longueur du bâtiment. Les classes, juxtaposées deux à deux, sont accessibles depuis des espaces intermédiaires surnommés serres solaires, permettant aux élèves de patienter sans gêner la circulation et, grâce à la double hauteur entièrement vitrée dont ils bénéficient, d’apporter davantage de lumière. Des croix de Saint-André en métal noir, placées devant les baies, assurent le contreventement horizontal de l’édifice. Dans les salles de classe, ouvertes sur toute leur longueur, le regard est happé par le paysage agricole et les collines, surmontées de la collégiale Notre-Dame, d’églises et de moulins. La quantité de lumière est régulée par un système domotique de brise-soleils orientables en métal. Les salles sont également ouvertes sur la circulation, permettant de l’éclairer en second jour, et de laisser voir l’intérieur des classes. Dans tous ces espaces baignés de clarté, le bois est omniprésent : en lattis au plafond, en CLT (cross laminated timber, bois lamellé croisé) sous forme de garde-corps, en bardage horizontal le long de la circulation, en allège des menuiseries. Ayant bénéficié d’une grande qualité d’exécution, l’édifice est le fruit d’un travail exemplaire de calepinage du moindre élément structurel ou technique. Par ailleurs, on saluera l’usage de bois issu d’une forêt locale pour la réalisation des montants d’ossature, qui vient réduire l’empreinte carbone du projet, quelque peu perfectible au vu de l’importante proportion de CLT autrichien employé.