Commandité par Paris Habitat et la Société d'Economie Mixte d'Aménagement de Paris (SEMAPA), le projet fait effectivement l’objet d’ambitieux objectifs de qualité énergétique et de bilan carbone avec une labellisation « Bâtiment Biosourcé » de niveau 2 et Passivhaus. En effet, posés sur un socle minéral, les deux niveaux supérieurs sont presque entièrement construits en matériaux biosourcés. C’est dans le but de créer du lien avec le bâti contigu, mais aussi d’assurer le contreventement de l’édifice et son étanchéité que la cage d’ascenseur et les murs porteurs du rez-de-jardin, semi-enterrés, sont réalisés en béton armé et parés de briques de terre cuite, locales et manufacturées. Aux étages, les murs préfabriqués, constitués d’une ossature bois dont le remplissage en bottes de paille assure l’isolation, sont couverts d’un bardage bois à claire-voie vertical, qui alterne avec des ensembles vitrés aux huisseries bois-aluminium, au droit desquelles, sous forme d’allège ou d’imposte, le bardage est posé à clins, à l’horizontale. Reliés par des escaliers en bois massif, les planchers intermédiaires, sous lesquels sont suspendus des faux-plafonds acoustiques en laine de bois, sont composés de panneaux de CLT, supports d’une chape fluide intégrant un système de plancher chauffant. Par ailleurs, le bâtiment concourt à favoriser la biodiversité en faisant la part belle au végétal, à la fois sous forme de plantations dans la cour mais aussi de toitures végétalisées, visibles depuis les logements situés en surplomb dans les immeubles alentour. Si la réglementation astreint habituellement l’usage du CLT en toiture à une inclinaison de 3%, les concepteurs ont ici trouvé une alternative : c’est un isolant en verre cellulaire recyclé, matériau incompressible que l’on peut tailler à volonté qui, placé à l’extérieur, « forme pente et, sous avis technique, peut être employé sur un support bois à pente nulle ». Ainsi, à l’intérieur, les plafonds sont conservés horizontaux. Épannelées sous forme de plusieurs terrasses, les toitures sont dessinées par les architectes de manière à suggérer l’idée d’un « bâtiment topographique », dont le caractère fragmenté fait écho à l’organisation intérieure. En effet, s’accommodant des anguleuses limites parcellaires, la géométrie du projet est dynamique, propice à un plan dans lequel les circulations se dilatent de manière organique, se déjouant de leur stricte fonctionnalité pour devenir des espaces de vie et de pédagogie. Eclairée de lumière naturelle, ponctuellement ouverte sur la cour lovée dans la forme du bâtiment, la « rue intérieure » permet de relier les différents espaces du programme —réfectoire, salle de motricité, salle des instituteurs et centre de loisirs—, les espaces servis apparaissant tels des formes d’élargissements du parcours, largement ouverts, tandis que les espaces servants jalonnent le circuit sous forme de volumes de briques. À l’étage sont concentrées les salles de classe et le dortoir tandis que le dernier niveau accueille une salle de lecture et un pôle médico-social.