Niveau de confort insuffisant, consommations énergétiques excessives, dégradations dues aux longues années d’exploitation... Le temps passe, les standards du monde du bâtiment évoluent et le parc existant se doit d’être amélioré. Afin de régénérer la ville et de répondre aux normes actuelles, la réhabilitation globale des ouvrages est aujourd’hui envisagée au même titre que les opérations de démolition-reconstruction. Sans basculer dans le dogmatisme, car ces dernières sont parfois nécessaires, les rénovations, transformations et autres restructurations possèdent un avantage certain sur les nouvelles constructions. Dans le cas de la conservation de la structure primaire d’un bâtiment, une grande part des ressources est économisée : fondations, planchers et parois porteuses cons tuent un « déjà-là » avec lequel composer. Cette recherche de diminution des impacts écologiques s’accorde particulièrement avec les enjeux portés par le bois, matériau renouvelable et peu énergivore. Il présente en effet une longue liste d’atouts afin d’apporter une deuxième vie aux édifices, tant au niveau des problématiques structurelles (faible poids propre qui dispense d’éventuelles reprises en sous-œuvre) et de la mise aux normes (isolations thermique et acoustique facilement corrigées par des murs à ossature) que du confort d’usage (rapidité de chantier diminuant les nuisances, moyens de levage mobiles évitant les échafaudages périphériques pour des locaux sécurisés)... Si les enveloppes à ossature bois constituent aujourd’hui une solution courante et maîtrisée, ce numéro présente des réalisations aux pratiques architecturales complexes, dépassant la simple résolution des questions énergétiques. L’expression formelle de chacun des projets, issue de processus de préfabrication à grande échelle ou au contraire de travaux d’acuponcture autour de surfaces anguleuses, relève de réponses justes, qui ne sont jamais sans négliger les aménagements intérieurs.
Margotte Lamouroux