Article paru dans Séquences Bois n°135 « Combien pèse votre bâtiment ? », demandait systématiquement Richard Buckminster Fuller à ses confrères. Alors que la France a récemment intégré un seuil d’émissions de CO2 dans sa réglementation environnementale, cette ritournelle du pionnier des structures légères a inspiré l’idée à l’architecte Philippe Rizzotti, investi dans la recherche et le développement de logements économiques et autonomes, de mettre en lumière la corrélation entre le poids et l’empreinte carbone d’un corpus de projets. S’intéressant à 33 prototypes de logements préfabriqués, construits par d’illustres architectes entre 1920 et aujourd’hui, son agence s’est associée à la Chaire de Construction Durable de l'ETH Zürich (laboratoire IBI) pour les reconstruire en version numérique, afin de comparer leur masse surfacique, leur empreinte carbone, l’efficacité de leur mise en oeuvre et leur complexité, mais aussi le contexte économique, industriel et culturel qui a insufflé et permis leur réalisation. Un important travail d’analyse d’archives, de photos, de maquettes et de films de chantier a été engagé pour effectuer ce travail de reconstitution et de comparaison méthodique. |
Le corpus choisi démontre que les solutions existent d’ores et déjà pour construire des logements en moyenne deux à quatre fois moins lourds que nos standards actuels. Or, l’étude prouve que la légèreté va systématiquement de pair avec un bilan carbone allégé – exception faite des « architectures vernaculaires en terre ou en pierre » (dont on ne trouve pas d’exemple dans ce corpus), précise Philippe Rizzotti. Le rapport le plus efficace revient aux structures hybridant bois et acier : en effet, les constructions filaires, avec un grand nombre de composants, seraient les plus légères, et permettraient par ailleurs une meilleure modularité et flexibilité dans le temps, qui engagerait une plus grande longévité, et des pratiques de réemploi facilitées. Notons néanmoins que, reposant sur la création de nouvelles chaînes de production industrielles, de nombreux projets présentés n’ont jamais dépassé le stade du prototype, interrogeant le potentiel de valeur d’exemple du corpus. Les 344 pages de cet ouvrage bilingue anglaisfrançais, qui réunit l’ensemble des dessins et des données étudiés et produits dans le cadre de cette étude, devraient vous permettre de vous forger un avis.
L’empreinte d’un habitat / Housing Footprint, Philippe Rizzotti (dir.), Editions du Pavillon de l’Arsenal, janvier 2022, 344 p., 25x30 cm, 39€
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