Pour autant, la situation n’est pas si désespérée si l’on quitte le registre spécifique de l’épicéa. L’Allemagne développe depuis 10 ans son LVL de hêtre avec Pollmeier, mais la France s’apprête avec Thébault à produire du LVL de sapin. Avec Manubois, le hêtre collé est devenu une réalité française, et d’autres essences comme le douglas ou le peuplier alimentent une offre de bois collé unique en Europe.
Mais il reste encore énormément à faire ! Comme l’a souligné Johannes Natterer au 12e Forum Bois Construction, le recours au bois peu transformé est devenu un enjeu énergétique. Ce qui signifie que le bois d’ingénierie doit évoluer vers le bois local de multiples essences, avec des colles peu émissives, et que la transformation du bois doit être compensée par l’intégration de matières de moindre qualité. Pour cela, il faudrait de toute urgence revoir les réglementations en vigueur.
Pour ce guide, nous avons donc essayé de creuser ce qui se cache derrière tous ces acronymes : BMA, BLC, LVL, CLT… L’occasion de faire le point sur le lexique des produits d’ingénierie bois, mais surtout de questionner son évolution. Si l’utilisation du bois peu transformé reste évidement moins émissive, elle n’est pas forcément possible dans toutes les réalités. Le bois d'ingénierie pourrait-il aussi permettre de mieux exploiter la ressource et d’en stocker son carbone ? Le processus de transformation se justifie-t-il alors : émettre plus mais consommer mieux ?
Sommaire du guide :
- Le LVL : Le lamibois
- Le BLC : Le bois lamellé-collé
- Le BMA / BMR : La poutre en bois massif abouté / la poutre en bois massif reconstitué
- Le CLT : Cross laminated timber (bois lamellé croisé)