Les relations entre ville et santé n’ont pas attendu la crise sanitaire pour évoluer. La reconfiguration de la carte hospitalière et la concentration des soins les plus pointus autour de grands pôles incite à réorganiser le soins du quotidien, ce qu’on appelle communément la médecine de ville. Aux cabinets médicaux insérés de façon aléatoire dans les immeubles d’habitations ou les pavillons, on préfère désormais le regroupement de praticiens dans des structures plus identifiées. Appelés pôle de santé, maisons de santé, centre de soin, etc., créés à l’initiative de collectivités locales ou de structures privés, ces nouveaux équipements réunissent sous un même toit généralistes et spécialistes. La configuration des soins étant autant le fruit des besoins que de la disponibilité des soignants et leur volonté de s’installer à tel ou tel endroit. La qualité du lieu, sinon l’architecture, compte pour faire venir dans une commune des soignants très demandés. Tout comme le monde du travail a ses co-workings, le monde de la santé a désormais ses co-caring, logés dans des espaces où le niveau d’équipement est généralement sans commune mesure avec celui déployé dans l’univers hospitalier. Pas d’open space ici, cependant. Un pôle médical est une série de cellules individuelles partageant secrétariat et espaces d’attentes. L’enjeu principal du programme tient à sa visibilité, son insertion urbaine, ce qu’a bien compris la ville de Taverny, maître d’ouvrage du pôle de santé dessiné par MAAJ. La lisibilité de la proposition et la compréhension claire de la séquence d’entrée depuis une zone de parking a semble-t-il permis à l’agence de l’emporter sur les deux jeunes agences concurrentes sur le projet.  [...]