Article paru dans Séquences Bois n°135 Il va sans dire que notre société entretient un rapport paradoxal avec la forêt et le bois. Votre curiosité insatiable pour le sujet ne mériterait-elle pas une escapade en Suisse, disons pendant les vacances de Pâques ? Si vous êtes polyglotte, vous avez jusqu’au 8 mai pour faire un tour au Museum für Gestaltung (Musée du Design) de Zürich, qui accueille actuellement la passionnante exposition Cambio. |
Conçue par Formafantasma, qui réunit les designers Andrea Trimarchi et Simone Farresin, elle remet en cause la supposée vertu naturelle du matériau bois, devenu l’objet générique d‘une industrie mondialisée dont les impacts locaux sont loin d’être toujours positifs. À travers une pluralité de mediums – échantillons, objets, textes, vidéos –, le duo enquête sur les circuits parcourus par la matière et interroge notre posture utilitariste, qui a massivement transformé des êtres vivants en ressources. La problématique s’aiguise à l’heure où le matériau est devenu le faire-valoir de démarches supposément écologiques – qu’importe sa forme et sa provenance –, et que l’on vante sa capacité à stocker le carbone. Enregistrant les variations de température, les cernes des arbres témoignent d’ailleurs d’ores et déjà du changement climatique. De manière à la fois scientifique et sensible, l’exposition vise à matérialiser la réalité des flux et des dégâts causés par la gouvernance laxiste des forêts à l’échelle mondiale. En guise de symbole, sortis des archives pour l’occasion, les échantillons de l’Economic Botany Collection (qui cataloguait les ressources de l’Empire britannique lors des expositions universelles de 1851 et 1862), apparaissent aujourd’hui comme une archive des forêts perdues. Plus loin, De l’origine des espèces cartographie les conséquentes distances parcourues par le bois transformé en papier. Ailleurs, l'analyse d'une collection d’objets, de mobilier et d’instruments du quotidien documente l’ampleur des ventes de bois (exotiques) illégales. Avec l’oeuvre "Bekvam" (collaboration avec Centrum Hout), sept chaises inspirées d'un modèle IKEA, empilées selon la durabilité relative de leur essence constitutive, suggèrent l'idée que la durée de vie d'un objet en bois devrait être au moins égale à celle qu'il a fallu à l'arbre pour pousser. Par ce travail d’investigation protéiforme, le duo met en lumière le rôle et l’impact du design sur l’environnement. Décidé à sortir de ce rapport prédateur, Formafantasma a profité de cette exposition pour s’essayer à composer avec ce que la forêt pourrait donner naturellement, en réalisant l'ensemble du mobilier d'exposition à partir d'un seul et même arbre tombé pendant la tempête Vaia (ci-contre). L’exercice invite à imaginer ce que pourrait être, dans la même veine, une architecture de cueillette.
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