Santé Publique France (SPF) est une agence de l’Etat désormais connue de tous depuis la crise sanitaire. Observatoire de la santé des français, c’est elle qui nous transmet régulièrement les statistiques du taux de contamination au SARS-COV-2 de la population. Par souci d’exemplarité, ses nouveaux bureaux ont été conçus dans l’objectif prendre soin de ses occupants, en maitrisant la qualité de l’air intérieur par limitation des composés organiques volatils (COV) émis par les matériaux de construction. 

L’atelier Du Pont, lauréat du concours compose une esthétique attractive pour cette nouvelle attention à nos environnements construits. Les architectes Anne-Cécile Comar et Philippe Croisier échappent avec habilité à l’écueil de la rusticité souvent constaté dans ce type de démarche vertueuse. Leur projet est une extension du premier immeuble de SPF, situé à la pointe Nord-Est du domaine de l’hôpital de Saint Maurice, formé de deux barres parallèles qui s’organisent autour d’un jardin central. Ce bâtiment « Villermé » livré en 2012 par l’agence AIA créé un front bâti bordant le parc du château de Vacassy. L’extension s’y greffe par une fine galerie et dialogue avec l’existant par l’intermédiaire d’un jardin commun. Ce nouvel édifice « Simone Veil » reprend aussi les codes architecturaux de cet immeuble existant, son échelle, sa fine toiture de zinc et ses « brise-soleil » verticaux qui rythment les façades sur toute leur hauteur. Les architectes expliquent son implantation très fragmentée par un programme principalement composé de bureaux individuels qui appelait des bâtiments minces à organiser sur une parcelle triangulaire. Cette forme à bras multiples s’avère, à la visite, plutôt pertinente. Elle dégage une succession de jardins d’échelle domestique qui s’ouvrent sur l’allée de desserte le long du mur de l’hôpital. C’est la muralité de l’enceinte et les frondaisons de la lisière du bois de Vincennes qui donne son unité au lieu. Un travail de paysagiste, confié à Laurence Jouhaud, transformera bientôt ces espaces verts en jardins des plantes bénéfiques, maléfiques et nourricières, preuve que sans doute notre relation à la nature est en train de changer. C’est désormais de relations entre vivants et de milieux dont il est question plus que d’une nature-spectacle qui se compose en tableaux pour la satisfaction de l’œil. [...]