« Le bon matériau au bon endroit ». Depuis quelques années, le célèbre dicton est devenu une véritable ligne de conduite dans le monde du bâtiment. Présageant de l’optimisation du système structurel, des performances énergétiques, acoustiques et environnementales ainsi que des qualités spatiales des ouvrages, l’association de différents matériaux doit néanmoins respecter une certaine cohérence constructive. La complexité des nombreuses caractéristiques à prendre en compte impose en effet une grande vigilance aux maîtres d’oeuvre, de la conception à l’entretien des bâtiments sans oublier leur mise en oeuvre. De plus en plus large, l’offre des systèmes constructifs requiert le plus souvent une approche de synthèse exigeante et tend à estomper les limites entre les divers corps de métiers sur les chantiers.
Tout en conservant une parfaite identité, le bois manifeste une polyvalence naturelle à s’enrichir de la complémentarité de matières minérales, métalliques ou encore transparentes pour renforcer l’expression architecturale des réalisations. Celles présentées dans ce numéro tirent habillement parti des propriétés du matériau qui, mis en interaction avec le béton, la brique, le verre et l’acier, répond avec justesse à des problématiques spécifiques. Ainsi, son faible poids propre a contribué à établir la mairie d’Ambon sur un terrain préservé ; ses qualités esthétiques apportent confort aux usagers du centre de formation de Mont-de-Marsan, du parc-musée de la Mine de Saint-Étienne et de la Maison du parc régional du Gâtinais ; ses caractéristiques environnementales participent au statut « bâtiment à énergie positive » des édifices emblématiques de la Halle Pajol à Paris et du lycée Nelson Mandela à Nantes. Une mention spéciale à l’élégante cabane des ours à Berne qui, faisant ressurgir avec émotion des techniques de constructions ancestrales, rappelle que la mixité est au coeur de toutes les constructions, tant vernaculaires que sophistiquées.
Margotte Lamouroux