Co-créé par Nicole Valkyser-Bergmann, organisatrice du Forum Bois Construction, Jonas Tophoven, journaliste de la construction, et Margotte Lamouroux, architecte, journaliste et ex-rédactrice en chef de Séquences Bois, le Prix International Architecture Bois décerné par la presse internationale est une distinction annuelle visant à récompenser l’excellence d’une réalisation architecturale construite en bois. Depuis l’origine, Séquences Bois fait partie du jury aux côtés des rédactions de Trä (Suède), Lignum (Suisse), Wood Design and Building Magazine (USA/Canada), Puu (Finlande), et Mikado (Allemagne). Ce regard international permet de distinguer les grandes innovations du secteur, et ouvre un débat interculturel à la fois sur l’architecture au sens large, mais aussi sur le potentiel technique, esthétique et écologique du matériau.
Cette année, les dix-huit projets pré-sélectionnés par les différentes rédactions couvraient un champ programmatique particulièrement étendu : six immeubles de logements, quatre immeubles administratifs ou tertiaires, un abri à kayak, une gare routière, une halle de marché, une salle de spectacle, une usine, un kiosque et un ensemble de chapelles. Les coups de projecteur opérés par les membres du jury témoignent de la pluralité d’appréhension du prix mais aussi des approches architecturales : il y a ceux qui valorisent le spectaculaire ou l’innovation technique, mais aussi ceux qui mettent en lumière des démarches écologiques, des qualités d’ambiance, ou encore la justesse paysagère ou d’une posture sobre et économe. Ces motivations diverses, qui laissent percevoir un certain clivage entre postures high-tech et low-tech, font émerger des projets qu’il est difficile de départager à l’aune d’un règlement qui n’accepte qu’un gagnant, sans mentions et tous programmes confondus. Une large majorité d’entre eux est plutôt de grande envergure, et signale une tendance en faveur d’une filière industrialisée, qui recourt principalement au bois lamellé- croisé (CLT) et au bois lamellé-collé (BLC). Mais preuve que le prix reflète assez bien l’état de la production mondiale, quelques originalités sont également valorisées, comme l’usage de Lamibois (LVL), de caissons, de bois tourillonné, et même de matériaux de réemploi.
Privés du droit à voter pour les projets de leur propre pays, les six membres du jury ont ensuite sélectionné cinq finalistes : le siège de Swatch Group à Bienne (Suisse), le bâtiment de logements étudiants Joensuu Lightouse à Joensuu (Finlande), l’auvent de la gare routière Vasaplan à Umea (Suède), l’immeuble de logements Sensations à Strasbourg (67), et les bureaux du 111 East Grand à Des Moines (USA). Tous promus en vertu des défis structurels relevés – choix qui témoigne d’une certaine appétence du jury pour les records techniques –, ces projets sont issus d’agences d’architecture confirmées voire de renommée internationale comme Shigeru Ban ou Gert Wingårdh, mais aussi d’agences d’envergure plutôt nationale qui comptent parmi les spécialistes de l’architecture bois, comme KOZ. Plus étonnamment, des agences peu familières du matériau, comme Neumann Monson Architects ou Arcadia, démontrent ici avec quelle compétence et inventivité elles ont su se prêter au jeu de construire en bois.