Rédigé par Anne-Sophie GOUYEN Publié le 08/09/2023 |
Le refuge du gouter réussit une prouesse technique pour construire dans ce site exceptionnel, à 3850 mètres sur la voie normale à mi-chemin entre Saint-Gervais-les-Bains et le sommet du mont Blanc, mais aussi celle de cumuler tous les risques naturels que l’on peut décemment imaginer, allant même jusqu’à… la submersion ! Retour sur cette réalisation hors norme, de la conception de ce « modèle ultime » qui a permis l’expérimentation de nombreux systèmes reproductibles en plaine, à son chantier dangereux mais démonstrateur, et sur ses dix années face aux aléas toujours plus nombreux et imprévisibles.
Les études démarrent en 2008 et dureront deux ans avant que les premières fondations sur pieux ne soient battues, jusqu’à 16m de profondeur : pour s’affranchir du futur réchauffement de la roche, une marge de sécurité de 5m était nécessaire avant que la surprofondeur ne rentre en compte dans le calcul statique. C’était une grande marge de sécurité que l’on estimait, à l’époque, suffisante pour 50 ans. Malgré le fait que le refuge soit situé sur la face nord, un peu moins exposée, « on a perdu cette sécurité en 10 ans, aujourd’hui le réchauffement dans la roche dépasse déjà les 5 mètres à certains endroits. » exprime Thomas Buchi, fondateur du bureau d’étude Charpente concept, mandataire de l’équipe de conception et réalisation de l’ouvrage. « Une montagne ce n’est pas un rocher, ce sont des millions de rochers qui tiennent ensemble grâce au froid. Au moment où cela dégèle, cela fait des éboulements. Aujourd’hui la sécurité est toujours là mais, néanmoins, on voit bien que ça se réchauffe plus vite que prévu. »
Alors que le refuge n’ouvre déjà que peu de mois dans l’année, de début juin fin à septembre, force est de constater que les températures, qui a priori ne dépassait jamais 0°, sont désormais parfois positives en plein été, ce qui amène des chutes de pierres, et contraint la fermeture du refuge en pleine saison, comme ce fut le cas à l’été 2022 suite aux conditions climatiques exceptionnellement chaudes. « C’est un bâtiment qui demande du soin. Nous y montons tous les deux ou trois ans pour faire des vérifications structurelles. » explique-t-il. Depuis quelques années, une autre surprise a d’ailleurs été découverte. (...)
Lisez la suite de cet article dans : N° 142 - Septembre 2023
Maîtres d'ouvrages : Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne
Maîtres d'oeuvres : Charpente Concept SAS ; Groupe H - Architecture & Ingénierie SA ; DécaLaage Architecture
BET bois : Charpente Concept SAS
Entreprise bois : Labat & Sierra - B3D – Chaler Cart
Date de livraison : 2012
Surface : 681 m2
Volume de bois utile : NC
Lieu : Mont-Blanc (74)
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