Anciennement domiciliés dans un bâtiment exigu et vétuste de la cité médiévale de Coucy-le-Château-Auffrique, les résidents de l’Ehpad de la Mèche d’Argent jouissent désormais de chambres individuelles, de nombreux espaces de convivialité et d’autres aménités (snoezelen, salle de bain thérapeutique) que l’on pourrait qualifier d’exceptionnelles si l’on se réfère aux programmes actuels du même genre et de même capacité d’accueil. Mais comment offrir à ces 92 personnes âgées dépendantes un environnement qui ne leur rappelle pas à chaque instant leur existence en établissement spécialisé ? Comment reconduire leur relation visuelle privilégiée avec le château fort, dont il a fallu les éloigner pour les loger plus confortablement en ville basse ?

Profitant de la déclivité de plus de six mètres de la parcelle, les architectes ont divisé le projet en deux grandes entités superposées, afin de ne pas entremêler la partie résidentielle du programme avec ses « fonctions support ». Chacune d’elles dispose de ses propres prolongements à l’air libre et de sa propre logique constructive. « Les résidents ne devaient pas entendre le téléphone des bureaux, rencontrer le personnel de service trop fréquemment dans les couloirs, afin qu’ils se sentent comme à la maison », explique Hicham Hamze-Khaddaj. Et l’architecte associé de l’agence d’architecture de Fabienne Bulle de poursuivre : « Nous ne pouvions rendre aux personnes âgées et à leurs familles les charmes de la vieille ville, sa place et son café, mais nous pouvions leur donner plusieurs possibilités de promenade et de relation à l’extérieur. » [...]