L’ouvrage est introduit par l’annonce, sans appel, du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) , qui estime une élévation du niveau de la mer de 43 centimètres à 1,1 mètre, d’ici 2100. Mais au-delà des risques élevés de submersion, les littoraux font aussi face à des risques d’érosion, qui toucheront des centaines de millions de personnes à l’échelle mondiale d’ici 2050 (en France ce sont 864 communes qui ont été identifiées comme vulnérables). Or, l’installation des humains sur les littoraux n’est pas un acte anodin, mais éminemment stratégique. Cet ouvrage collectif tente donc de répondre à la question : quelles solutions existe-t-il pour les rendre habitables et résilients face aux risques accrus ?

Découpé en trois chapitres, l’ouvrage propose tout d’abord un état des lieux des outils règlementaires incitatifs : plans d’exposition aux risques, évolution des régimes d’indemnisations, cartographie de l’avancée du trait de côte ou encore programmes d’actions de prévention sont autant d’outils règlementaires ou financier, mais les auteurs rappellent qu’il semble « indispensable pour agir efficacement, de connaître, suivre, mesurer et évaluer les aléas et leurs effets sur le littoral ». La diffusion de la culture du risque reste donc un préalable au recours à ces outils complexes. Les deux chapitres suivants sont des exemples illustrant ce propos : la commune de Miquelon à Saint-Pierre-et-Miquelon, particulièrement touchée par la submersion marine qui s’est engagé dans un projet de relocalisation d’habitats et le village du Prêcheur, en Martinique, qui œuvre pour une refondation de son territoire, pour s’adapter, avec résilience, aux différents risques naturels qui le menace (submersion, érosion du cordon volcanique, et irruption…).

Agrémentés, d’une multitude de « parole d’experts» de divers horizon, chaque exemple présente différents points de vue enrichissant la réflexion, qui suppose de prendre conscience du risque que fait peser le changement climatique sur l’habitabilité, et « d’engager un dialogue social autour de l’identification de niveaux de risques (in)acceptables et du portage d’une vision commune». Un ouvrage que l’on vous conseille vivement de découvrir, en complément de ce numéro !