Ainsi, le Brésilien Severiano Porto, qui fut pionnier dans le recours à diverses essences non commercialisées de bois d’Amazonie, a construit des structures à partir d’éléments non transformés en scierie, et directement ouvragés sur le chantier avec des procédés d’apparence rudimentaires (équarissage à la façon des charpentiers de bateaux amazoniens, chanfreinage à la tronçonneuse), mais en réalité très sophistiqués dans les effets obtenus. à voir les résultats atteints. Les édifices de Porto, simples dans leur apparence, sont souvent, simultanément complexes par leur géométrie, telle la charpente monumentale multipliant les courbures du Centre pour la protection de l’environnement (1985-1988), à Balbina. 

Quant à la paysagiste chilienne Teresa Moller, pierre, eau, bois, ainsi que végétaux rustiques lui suffisent pour constituer un langage où la nature est gardée sauvage et en même temps rythmée d’un graphisme abstrait. Dans les aménagements d’accès à la plage d’Huentelauquen (2005), les sommaires bastaings - des traverses de chemin de fer formant les cheminements sont munies de piétements pour sembler flotter au-dessus du sol. 

Sustainable Design 9, ouvrage coordonné par Marie-Hélène Contal et Jana Revedin, éd. Alternatives et Cité de l’architecture et du patrimoine, 156 p., 2022, 25 €