La possibilité d’industrialiser la construction taraude les acteurs du BTP et les pouvoirs publics depuis près d’un siècle. Pourquoi ne serait-il pas possible de produire des maisons comme des objets industriels fabriqués à la chaîne, en gagnant en qualité, coûts et délais ? Après les décennies béton, le bois devient le matériau privilégié de la fabrication. Pourrait-on l’utiliser pour arriver à construire un bâtiment de A à Z, et pas juste des morceaux ? C’est pour questionner cette capacité du bois à passer du prototype au système reproductible que RATP Habitat, la filiale logement de la régie des transports parisiens, a invité en 2015 quatre équipes à participer à un concours en conception-construction, pour la réalisation d’un petit programme de logements dans la première couronne du Grand Paris. L’innovation programmatique prolongeait l’innovation constructive. La destination du projet entrait dans la catégorie CINASPIC (Constructions et Installations Nécessaires Aux Services Publics ou d'Intérêt Collectif), changée en EICSP avec la loi ALUR. Derrière l’acronyme mystérieux, la possibilité d’avoir une grande liberté programmatique, mise à profit pour la réalisation d’hébergement en KAPS (Kots à projet, devenu en France Kolocation (sic) à Projet Solidaire). Un autre acronyme obscur forgé en Belgique, où il désigne une colocation impliquant ses locataires dans des taches d’intérêt général déterminées selon les besoins du lieu (soutien scolaire, etc.). [...]