Le projet d’un équipement de quartier à Rennes, par l’agence TOPOS, fut l’occasion de redécouvrir et de restaurer un jeu de paume oublié et de mettre au jour une ancienne rue, en usage jusqu’au IVe siècle de notre ère, venant s’ajouter à la trame urbaine de la ville antique.
En avril 2012, l’agence d’architecture TOPOS est lauréate du concours, organisé par la ville de Rennes, pour un équipement de quartier communautaire et de petite enfance situé dans le centre historique, au nord des anciennes fortifications qui protégeaient la cité à la fin du XVe siècle.
Situé sur un terrain en pente d’est en ouest, le projet s’articule en deux parties distinctes connectées au nord, au niveau le plus bas : la salle du Pélican, ancien jeu de paume édifié au tout début du XVIIe siècle, entièrement réhabilitée et discrètement agrandie, et un bâtiment neuf construit sur trois niveaux, perpendiculairement à la salle de la Cité, conçue par l’architecte Emmanuel Le Ray en 1925.
Le rez-de-chaussée de la partie neuve regroupe le hall d’accueil de l’équipement, la salle de motricité de la crèche et des espaces de services. Il dessert un premier étage divisé en bureaux et locaux techniques et un rez-de-jardin où sont situés la cuisine et l’essentiel de la crèche qui s’étend jusqu’au nord de la partie historique ; quant à elle réhabilitée en salles de réunion et d’activités au rez-de-chaussée et en une vaste salle polyvalente toute hauteur au niveau du rez-de-jardin, restituant la splendeur d’antan de l’ancien jeu de paume.
La salle du Pélican, à quelques encablures de l’actuelle place Sainte-Anne, redécouverte en 2011 par l’architecte du patrimoine Élodie Baizeau (INRAP) avec l’aide d’une société spécialisée dans la dendrochronologie et l’étude des charpentes, est la plus ancienne salle de jeu de paume encore debout en France. À l’époque de sa construction, le jeu de paume, ancêtre de l’actuelle pelote basque et du tennis, est un sport très prisé et plusieurs autres salles verront le jour dans ce qui était alors les faubourgs de la ville. À la fin du XVIIe siècle, le jeu tombe en désuétude et la salle du Pélican, devenue propriété de l’évêché de Rennes, est transformée en chapelle du Grand Séminaire, avec notamment l’ajout d’un transept. Confisquée à la Révolution, elle deviendra tour à tour un lieu de stockage, une lingerie puis des logements pour des sœurs infirmières. Au XXe siècle, la ville de Rennes récupère l’édifice pour y installer des bureaux municipaux. [...]
Pour lire la suite, commandez le numéro : [Boutique]
Maître d'ouvrage : Ville de Rennes (35)
Maîtres d'œuvre : TOPOS Architectes (44), mandataires et ANTAK (44), architectes du patrimoine avec un suivi scientifique de la restauration par la DRAC Bretagne (H. Masson)
BET bois : ECSB (49)
Entreprise bois : Cruard Charpente et Construction Bois (53)
Date de livraison : 2019
Surface : 1 173 m²
Volume de bois utile : 182 m3
Lieu : 12 rue Saint-Louis, Rennes (35)