Dossier réalisé par Alice HERAS UN MARCHÉ SOUS TENSION La France consomme annuellement huit millions de mètres carrés de parquet. Entendons par là, du vrai parquet, massif ou avec une couche de parement vrai bois de 2,5 millimètres minimum. « Cela représente une part de marché revêtement de sols, tous matériaux confondus, de 4 % seulement, ce qui est faible, mais stable, cela fait des années que ça dure », explique Manuel Da Cunha, directeur commercial de Parqueterie de France, ex Impexwood. Alors certes oui, le parquet, le vrai, est peut-être réservé à des travaux en neuf ou en rénovation de haute volée, à des niches de marché qui tiennent compte avant tout de la qualité du matériau, de sa chaleur, de son toucher, mais la part de ce gâteau, aussi petite soit-elle, demeure très convoitée : « autrefois nous étions concurrencés par des fabricants de revêtements de sol stratifié, ou même de carrelage. Ils imitaient grossièrement les motifs du bois, désormais, nous sommes concurrencés par d’autres matériaux qui ont fait leur apparition récemment sur le marché, comme le vinyle, mais aussi par des fabricants de parquet étrangers ! Il y a 20 ans, les importations françaises de parquet étaient de 20 %, aujourd’hui, elles sont de 50 % », poursuit-il. Une situation donc très compliquée pour nos fabricants, qui doivent, de plus, faire face à un manque croissant de matière première : le chêne est l’essence par excellence pour le parquet, elle représente environ 90 % des ventes, or les exportations de chêne augmentent d’année en année, au grand dam des entreprises locales qui voient le prix de leur matière première flamber sans pouvoir y mettre un terme… « D’autres essences prennent le relai, mais encore faut-il que les consommateurs s’y intéressent », estime Manuel Da Cunha. Parquet Français, l’organisation qui regroupe une grande partie des fabricants français de parquet, a ainsi opté pour une communication auprès du grand public misant à la fois sur les avantages d’une fabrication française de qualité, et sur ceux du matériau, inégalable, pratique, beau et désormais technique. Certes, les producteurs de revêtement de sol stratifié et vinyle ont fait de grands progrès en matière d’imitation du bois, d’impression et de relief, mais les fabricants de parquet ont eux, de leur côté, réalisé un véritable bond en avant sur le plan technique : les parquets, grâce aux nouvelles techniques d’encliquetage, se posent rapidement, ils s’entretiennent aussi beaucoup mieux grâce aux finitions appliquées, leur stabilité dimensionnelle est désormais parfaite et ils s’adaptent, la plupart du temps aux sols chauffants. Des prouesses qui, à n’en pas douter, redonneront des lettres de noblesse aux authentiques sols bois.
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