Si ce problème fut facilement résolu à l'époque par l'ajout de bandes antidérapantes sur les lieux de circulation, les deux projets en présentent un autre de taille : le premier est en azobé, le deuxième en ipé. Deux essences exotiques auxquelles aujourd'hui, pour des raisons de préservation de l'environnement et de logique de la filière bois, on a de moins en moins recours, leur préférant des bois locaux, moins durables cependant en règle générale. En extérieur, sous peine de catastrophe – elles ont été nombreuses et parfois même tonitruantes – il est en effet nécessaire d'utiliser un bois de classe 4. Or ni les résineux, et peu de feuillus européens, le sont. A moins qu'ils ne subissent un traitement spécifique...
Bonne nouvelle, le choix est de plus en plus large dans le domaine ! Acétylisation, thermo-chauffage, utilisation de composants végétaux en autoclave, friture du bois, tous ces procédés, relativement nouveaux, confèrent aux essences une classe d'usage supérieure. Reste désormais à en tenir compte dans la prochaine version du DTU 51.4 « Platelages extérieurs bois » ; ce document établit les règles de conception et de réalisation des terrasses en bois en France. Révisé en 2010, le DTU apporte des réponses sur le dimensionnement des lames de terrasse et lambourdes, la mise en œuvre, les tolérances et espacements entre les lames qui sont à respecter. Il reste néanmoins assez confus et en retard quant aux nouveaux produits sur le marché dont par exemple, les bois composites.
Les nouveaux traitements apportent plus de résistance mais aussi une stabilité dimensionnelle accrue. Les architectes qui mettent en œuvre de grandes étendues de platelage et ont peur que « les lames gondolent » sont encore trop nombreux. Or, à l'heure où l’on essaye de créer une continuité dehors-dedans dans de projets allant du logement collectif à l'immeuble de bureaux, il est indispensable de le souligner : le bois posé selon les règles de l'art et traité comme il se doit, ne gondolera pas. Son apport esthétique est en revanche irremplaçable par d'autres matériaux. [...]