Et il les consomme définitivement tout en épuisant les sols et dévastant des paysages entiers, les privant de leur richesse initiale. L’empreinte carbone de ces matériaux n’en finit pas là. Une fois en place, les matières premières minérales ne stockent pas le CO2, bien au contraire : les bâtiments sont responsables de plus de 30% des émissions globales à effet de serre. L’évolution dans l’utilisation des matériaux au cours du XXème siècle est parlante à elle seule : en un siècle, l’extraction des matériaux de construction a été multipliée par 34. Alors, lorsque l’on sait qu’au début du siècle dernier la biomasse fournissait plus de 75% des besoins en matière première et qu’aujourd’hui, tandis que les besoins ont été multipliés par 8, elle ne représente plus que 30%, la nécessité de faire évoluer les pratiques constructives interpelle de plus en plus d’architectes.
Un bâtiment bas carbone, ce n’est pas seulement un bâtiment qui ne consommera pas ou très peu d’énergie, c’est un bâtiment qui n’en a pas ou peu consommé pendant sa construction et qui est en mesure de stocker du CO2. C’est faisable, et c’est une bonne nouvelle. Mais pour y parvenir, une seule et unique solution : avoir recours aux matériaux biosourcés, qui, deuxième bonne nouvelle, sont abondants et renouvelables, stockent autant de CO2 qu’ils n’en produisent et ont fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques leur permettant de trouver facilement des applications pratiques. Qui dit biosourcé, dit nombre infini d’ingrédients d’origine végétale ou animale. Ils sont notamment bien adaptés à la fabrication de laines ou de granulats pour l’isolation du bâtiment. Et ils peuvent prendre différentes formes : conglomérats, panneaux, blocs, briques…Les fabricants, malheureusement pas encore assez nombreux, ou trop petits, ne manquent pourtant pas d’imagination : ouate de cellulose obtenue à partir de papier recyclé, béton de chanvre, lin, liège, fibre de bois, laine de coton réalisée à partir de chutes non utilisées de l’industrie textile, chaux, paille…Ces produits ont pour dénominateur commun la possibilité d’être mis en œuvre avec des procédés de construction variés, et notamment tout aussi biosourcés, tels que les systèmes à ossature bois. Ils ont une bonne durabilité dans le temps, sont naturellement imputrescibles et présentent en général des performances supérieures aux matériaux de transformation minérale. À faible ou nulle empreinte carbone, durables, réutilisables, renouvelables, mais aussi faciles à mettre en œuvre, les collectivités locales ont été les premières à comprendre et à les prescrire en tant que maître d’ouvrages. Une utilisation généralisée est désormais de l’ordre, certes de l’urgence, mais aussi, de l’évidence. [...]
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