Depuis plusieurs années, de nombreux freins au développement de la construction bois sont peu à peu levés par des actions collectives de la filière (UICB, Fédération Française du Bâtiment et CODIFAB). Néanmoins, dans le contexte d’une échéance à court terme, l’ADIVbois était persuadée que ce travail de fond pouvait encore être accéléré par la stimulation accrue et la meilleure mise en synergie d’initiatives industrielles individuelles, grâce à la création du Club des Industriels en 2019. Celui-ci a pour mission d’identifier des solutions constructives industrielles « ligno-compatibles » au développement déjà bien engagé, et d’accélérer la « ligno-compatibilité » des autres. Pour cause, animateur de ce catalyseur, l’ingénieur Eric Dibling rappelle que « 70% d’une construction bois n’est pas en bois mais [que] la nature bois du mode constructif impacte ces 70% en leur imposant des adaptations pour que ces techniques associées puissent être adaptées durablement à leur emploi dans une construction bois ». C’est ainsi que début 2020, le Club s’est engagé dans deux actions : démocratiser les ETICS(2) et les bardages en terre cuite sur construction ou façade à ossature bois (COB/FOB), sous la forme de guides d’aide à la conception, réalisés en partenariat avec la Société de livraison des ouvrages olympiques, le CSTB, Socotec, le CODIFAB et France Bois Forêt(3). Parus il y a quelques mois, ceux-ci présentent le domaine d’application de ces solutions, les caractéristiques des matériaux utilisables dans la composition de la paroi support, ses modalités de conception ainsi que celles du revêtement lui-même, enduit ou bardage de terre cuite. Des annexes comprenant les références réglementaires, les normes et documents de référence, ainsi que les essais et calculs à réaliser complètent ces deux publications richement illustrées de détails de conception.
Si ces guides sont conçus pour faciliter l’obtention d’une Appréciation Technique d’Expérimentation (ATEx) ou d’un Avis Technique (ATec), Eric Dibling rappelle que ces évaluations techniques ne sont pas d’essence règlementaire et que des techniques non courantes peuvent tout à fait être acceptées dans le cadre contractuel conçu avec l’assureur, « même si cela demande une ingénierie particulière en matière de vérification de la bonne continuité de la chaine assurantielle, ce que la technique courante et donc l’évaluation de type AT/DTA-ATEx, permet d’économiser », précise-t-il, convaincu que « les innovations sont loin de n’être que technologiques, [mais qu’]elles sont aussi souvent et parfois même d’abord, organisationnelles et procédurales ».
En effet, la construction bois a la particularité de demander beaucoup d’anticipation et de préparation en amont du chantier, facteur qui bouleverse de manière conséquente les habitudes des équipes de maîtrise d’œuvre. Répondant à cet enjeu, le regroupement national des bureaux d'études bois IBC a de son côté récemment publié une guide méthodologique visant à faciliter et améliorer la réalisation des études EXE et PAC (plans d'atelier et de chantier) en construction bois, édité lui aussi dans le contexte de France Bois 2024. La
publication s’attache en particulier à décrire les processus d’échanges d’informations garantissant un travail collaboratif. S’il existait déjà dans les normes des prescriptions permettant de contractualiser la transmission des informations nécessaires aux études, elles étaient relativement inconnues et dépourvues d’éléments de méthode.
[1] À l’origine, l’ADIVbois était co-porteuse du projet France Bois 2024.
[2] External Thermal Insulation Composite System : système d’isolation thermique extérieure enduit
[3] En parallèle, une troisième action sur les douches accessibles est bien engagée afin d’atteindre le même type d’objectif.