Issue d’une collaboration entre le Pavillon de l’Arsenal et amàco (atelier matières à construire), l’exposition présente les projets lauréats du FIBRA Award, parrainé par Anna Heringer, architecte spécialiste de l’architecture en terre et en fibres végétales, et porté par Laetitia Fontaine, ingénieure-chercheuse au laboratoire CRAterre-AE&CC de l’ENSA Grenoble, directrice d’amàco et directrice du prix, et Dominique Gauzin-Müller, critique d’architecture, directrice de collection aux éditions MUSEO et coordinatrice du prix. L’exposition se propose de démontrer le potentiel architectural de plantes à croissance rapide qui, par la même occasion, constituent à travers le monde des architectures économes en énergie et en matériaux à l’heure de l’épuisement des ressources, et ont la précieuse capacité de « stocker dès maintenant une grande quantité de carbone, et de lutter ainsi contre le réchauffement de la planète », explique Dominique Gauzin-Müller. Elles incarnent ainsi de nouvelles écritures architecturales en valorisant des processus bioclimatiques, des ressources et savoir-faire locaux et artisanaux, ainsi que des processus industriels innovants, qui participent à dessiner les contours d’une « modernité frugale » au design résolument contemporain. Les projets présentés nous font ainsi part des qualités structurelles, thermiques, hygrométriques et/ou esthétiques et haptiques de murs en chaux-chanvre, en briques de champignon ou en paille porteuse, de charpentes en bambou, de couvertures et de bardages réalisés à partir de roseaux, de chaume, de tuiles de palmier, de chanvre ou d’herbe marines, ou encore de garde-corps en osier. L’exposition est organisée autour des fonctions qu’ils assurent dans le bâtiment : clore et séparer, filtrer et tamiser, habiller et couvrir, isoler et coffrer, porter et franchir. En plus des photographies de projets, elle comporte des échantillons de matières et matériaux, plusieurs prototypes à l’échelle 1, ainsi que des vidéos de chantier. Si de nombreux projets tropicaux sont présentés, l’exposition démontre la capacité des fibres végétales à également intégrer l’architecture de notre climat tempéré, avec près de la moitié de réalisations issues d’Europe et d’Amérique du Nord. Parmi eux, un immeuble de bureaux couvert de chaume à Nantes (Forma6), l’auditorium du Centre des Congrès de Haute-Saintonge et son intérieur revêtu de rotin (Tetrarc Architectes et Metalobil), les balcons aux garde-corps d’osier de la résidence Le Candide à Vitry (Bruno Rollet), la Maison de l’étudiant de l’Université Paris-Est-Marne-La-Vallée en béton de chanvre (Belus & Hénocq Architectes), ou encore la « Cave de l’Oeuf » en paille et roseaux, à Puligny-Montrachet (Atelier Zéro Carbone Architectes).