Co-créé en 2016 par David Hamerman, architecte, et l’association sociale et culturelle locale La Soierie, à Faverges (74), le concours du Festival des Cabanes est né de l’idée de créer une identité partagée au territoire de la communauté de communes des sources du lac d’Annecy. En tant que dispositif léger et ludique, la cabane est un support pour d’interroger les rapports que les humains peuvent tisser avec ce territoire, et les manières de s’y installer. La cabane questionne la durée de l’installation, comme ses modalités d’accroche et d’ancrage au sol, à la pente, aux arbres, au lit de la rivière ou encore sur l’eau. Ainsi, le festival est prétexte à repartir à la recherche de la dimension poétique de la relation que l’Homme entretient avec son milieu : « Dans une société où le paysage est devenu un bien de consommation, l’idée est d’offrir un autre regard sur les territoires. »
Si la cabane incarne un marqueur pour le promeneur, elle propose aussi un point de vue choisi sur le paysage, avec lequel elle interagit. En tant qu’archétype d’un mode primitif d’intervention humaine dans la montagne et la forêt, elle ramène à une « forme de simplicité oubliée par les contingences d’un monde noyé et aseptisé par les normes et la réglementation ». Loin d’être des « dispositifs complexes et sans saveurs, désengagés dans leurs modes constructifs », les cabanes (d’une surface de 6m² maximum) font appel à des techniques de productions simples, de l’ordre du « bricolage savant, minutieux, intelligent et mesuré », avec pour seul matériau le bois (3 m3 maximum), issu de scieries locales et d’un partenariat avec l’ONF. La dimension poétique est primordiale et privilégiée : selon David Hamerman, les cabanes sont des « déclarations d’amour construites » à ce territoire de lacs, de rivières, de montagnes, de forêts et de champs cultivés.
Ouvert aux étudiants comme aux professionnels du monde entier, le concours a mobilisé plus de cent candidatures, parmi lesquelles ont été choisis 18 projets, construits par les concepteurs eux-mêmes sur autant de lieux différents : douze sur le territoire aux sources du lac d’Annecy, et six aux abords du lac d’Aiguebelette, en Savoie, site complémentaire déjà investi l’année dernière. Ayant toutes été construites en moins de quatre jours entre le 20 mai et l’ouverture du festival, les cabanes sont visitables et animées du 6 juillet au 15 novembre 2019, tandis qu’une exposition itinérante s’installera dans plusieurs lieux de la communauté de communes des Sources du Lac d’Annecy, et de collectivités partenaires.