Parallèlement, les solutions bois présentées en 2013 dans le cadre de l’IT 249, régissant la propagation du feu en façade depuis 2010, faisaient l’objet d’une vérification, par des tests en grandeur réelle Lepir 2* qui tournèrent mal.
Coordonnant la réalisation de démonstrateurs bois de grande hauteur, l’association AdivBois s’employa alors à réunir une commission chargée de clarifier les attentes en matière de protection contre l’incendie dans cette typologie d’ouvrages, tandis que parallèlement, le drame de Grenfell au Royaume-Uni focalisait l’attention sur le sujet. Au sein de la commission incendie, au fil des années, ce n’est pas tant la réglementation relative aux ouvrages en bois qui est montée en étages, mais plutôt l’inverse. Progressivement, les pratiques en matière de construction bois dans les ouvrages ERP ou de 4e voire 3e famille ont été révisées par comparaison avec certaines réglementations étrangères, et aussi suite à un malheureux essai d’avril 2018 chez Efectis, dont il fut conclu que les surfaces apparentes en CLT pouvaient contribuer à la propagation d’un incendie, indépendamment de sa source. D’autant que les CLT commercialisés en Europe auraient tendance à se dé-lamelliser sous l’action du feu. Puisque le Village des Athlètes programmait un certain nombre de tours en bois ou en construction mixte, AdivBois, également référente pour l’association FranceBois 2024, émit des préconisations spécifiques.
Depuis début 2021, des réunions interministérielles ont été programmées pour harmoniser ces préconisations avec la réglementation incendie appliquée aux constructions biosourcées. Il semblerait que la filière bois n’ait d’abord pas choisi de les transposer à l’ensemble des ouvrages de ce type, hors périmètre des JOP 2024. Suite à quoi les sapeurs-pompiers de la Préfecture de police de Paris ont publié leur propre doctrine en juillet 2021, témoignant d’un maximalisme désormais largement appliqué en région parisienne et au-delà. En septembre, la filière a réagi par un courrier demandant des modifications ou des précisions. Parallèlement, des essais retardés par la crise des approvisionnements ont été menés afin d’évaluer la possibilité de laisser apparents des ouvrages bois intérieurs ponctuels sans contribuer à la propagation de l’incendie. Les réunions interministérielles devaient se poursuivre jusqu’à la fin de l’année et Emmanuelle Wargon avait annoncé le 15 octobre qu’elles aboutiraient avant la fin de l’année à une déclaration finale, bienvenue avant la mise en application de la RE2020 en janvier 2022. À la date du 15 décembre, cette déclaration finale n’a toujours pas été publiée. Selon l’audience qui assiste aux réunions interministérielles, la situation n’est pas clarifiée à deux semaines de la nouvelle année. Il n’est pas exclu que l’incertitude se prolonge dans un contexte de plus en plus électoral. En attendant, plusieurs permis de construire en bois ont été bloqués sur la base de la doctrine et les acteurs de la construction bois ont bien du mal à boucler techniquement leurs projets.
Cependant, que la réglementation se durcisse ou non, l’accent sera nécessairement mis sur les performances attestées en matière de réaction et de résistance au feu. Quant aux produits à base de bois, les industriels ont mis sur le marché un grand nombre de solutions dont le comportement en cas d’incendie a été optimisé. Difficile de penser que ce travail de longue durée sera anéanti d’un trait de plume. [...]
SOMMAIRE
1. Solutions bois
Bois ignifugés
Bardages composites en fibre de bois compatibles h ≤ 28 m
Façades bois avec bardage bois : solutions techniques globales
2. Complémentarités géosourcées
Bétons de fibres végétales
ITE enduites sur support bois
3. Regard international
R&D internationale : des technologies au service des ambiances
Sara Cultural Centre : des effets perceptibles d’une autre culture du risque
* Local Expérimental Pour Incendie Réel à 2 niveaux