Il suffit de visiter un salon consacré à la construction pour se rendre compte du perfectionnement des techniques actuelles de chauffage et de rafraîchissement, mais aussi de contrôle de la qualité de l’air et de récupération de chaleur. Tous ces dispositifs, souvent très récents, laisseraient presque croire que le progrès des techniques de contrôle thermique serait arrivé à son terme, et que tous les systèmes qui pouvaient exister auparavant étaient en définitive inconfortables, peu performants, polluants et fatigants à entretenir. 

Pourtant, l’histoire de la construction montre qu’il a pu exister des habitats thermiquement très confortables et économes bien avant l’invention de la pompe à chaleur réversible et de la VMC double flux. Les qualités thermiques des bâtiments antérieurs à l’industrialisation de la construction sont désormais reconnues et leurs mauvaises performances énergétiques au regard des critères conventionnels actuels s’expliquent souvent par le fait qu’ils sont habités en contradiction avec leurs principes de conception (chauffage dans chaque pièce, combles aménagés, etc.). Ce que nous appelons « passoire énergétique » a souvent été construit dans la seconde moitié du XX^e siècle, parfois sous l’impulsion de styles architecturaux qui aiment démultiplier les ponts thermiques (postmodernisme, déconstructivisme, etc.).

Afin de remettre à l’honneur les stratégies de chauffage et de rafraîchissement souvent oubliées qui existaient avant l’industrialisation massive de la construction au XX^e siècle, le pavillon slovène de la Biennale d’Architecture de Venise présente une exposition originale intitulée +/- 1 °C : À la recherche d'une architecture bien tempérée (+/- 1 °C: In Search of Well-Tempered Architecture en anglais). (...)