Dossier réalisé par Alice HERAS Matériau recyclable par excellence, le bois est souvent valorisé, en fin de cycle de vie, en copeaux pour l’industrie du panneau ou en pellets pour celle du chauffage et de l’énergie verte. Si cette valorisation est bien plus éco-responsable que de ne rien en faire, sur la pyramide du recyclage vertueux, c’est bel et bien la pratique de son réemploi qui présente le meilleur bilan carbone : en réutilisant le bois d’anciennes constructions, traverses de chemin de fer ou aménagements urbains divers, le bois revit littéralement ; une deuxième vie lui est offerte sans avoir à être transformé industriellement, avec ce que cela suppose d’économies d’énergie dans un nouveau processus de fabrication. Point n’en faut, il y a, ne serait-ce qu’en France, un gisement tellement important de matériaux dans les chantiers de démolition, que le réemploi du bois ne pourrait se suffire à lui-même. En effet, dans notre pays, le BTP produit 35 millions de chutes par an, de quoi nourrir les besoins des différentes filières et industries du recyclage. Pratique ancestrale, le réemploi du bois quant à lui, et des matériaux en général, se systématise, rationnalise, et industrialise de nos jours. De nouvelles entreprises éco-responsables, conscientes de ce gisement à valoriser, et de la valeur à proprement parler du bois, dédient par exemple, dans tous les coins du monde où l’on peut trouver du vieux bois, des équipes entières à la récupération et au démontage propre des chantiers et en créant parallèlement des gammes de revêtements muraux et de sol, du mobilier et des portes qui prennent de plus en plus de valeur : ces produits ont en effet une esthétique particulière, patinés par le temps, grisés, ils ont un charme précis et très recherché, que le « nouveau » bois ne peut imiter. Le tri, le nettoyage et le classement des vieux bois sont de leur côté, très souvent encore réalisés manuellement, mais certaines initiatives visent à essayer d’automatiser ces opérations pour les rendre plus rentables. Sans compter que le réemploi du bois a aussi son versant industrie du « luxe », représenté notamment par le vieux bois gisant dans les rivières du monde, à plus de 10 mètres de profondeur et ayant acquis une patine presque noire avec le temps sans pour autant avoir perdu ses propriétés mécaniques. C’est aux enchères que ces bois sont vendus et pas à n’importe quel prix. Une façon de reconnaître que le bois ne perd jamais sa valeur, bien au contraire ! [...] Pour lire l'article en entier : commander le numéro
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